Suite du chapitre 6
Marie-
Nous n’étions alors qu’en octobre ou novembre, mais espérions déjà dans le renouveau printanier. Nous en gardions d’autant plus clairement l’espoir, que le jour du rendez-
Je dois reconnaître que ses explications correspondaient assez bien à ma compréhension de certaines forces soumises à des lois physiques, mais sa façon d’agir me parut plus que farfelue sur l’instant. Le moral étant toutefois quelque peu revenu avec cet éventuel départ au Venezuela, le théâtral comportement de cet homme ne risquait pas de nous faire de mal, du moins nous sembla-
Nous reçûmes d’abord des appels anonymes répétés deux, trois, quatre fois par jour. Nous décrochions et personne ne répondait. Moi aussi me direz-
Je crois d’ailleurs que je n’en parlai à personne sur le moment. Qu’auriez-
Je ne sais pas si je dois dire heureusement pour moi, quelques jours plus tard le phénomène allait m’être ouvertement confirmé alors que personne ne dormait en la circonstance. Nous étions sortis un soir, Marie-
Au rendez-
Pendant trois ou quatre mois où les phénomènes allèrent en s’amplifiant, nous passâmes alors par divers scénarios. Ce fut par exemple dans le style battements de cœur dans le mur, que chacun entendaient parfois plusieurs dizaines de minutes. Dans un autre style, il arriva une nuit à Christophe, de se trouver réveiller par les vibrations des barreaux de son lit. Il avait en effet sept ou huit barreaux verticaux à la tête et au pied de son lit qui s’étaient tous mis à vibrer sans que rien ne puisse l’expliquer. Il avait alors allumé la lumière, s’était assis sur le bord de son lit et avait allumé une cigarette en attendant que le phénomène s’arrête. Une autre fois encore, Marie-
Je vous passe bien des détails peu édifiants, car cela dura tout cet hiver 87/88, mais chose étonnante, nous n’en éprouvions pas de crainte, nous en riions même fréquemment. Nous étions par contre assez facilement énervés et irritables, non pas face à tous ces phénomènes, mais comme manquant de patience envers toutes les circonstances de la vie.
Les appels anonymes, continuaient cependant d’arriver et plus le temps passait, plus nous étions interpellés par ces sensations de malaises qui s’en suivaient. Nous commencions de ne plus en rire, mais voulions d’autre part en avoir le cœur net. Sans avoir prévenu Christophe des sensations de malaises que nous semblions éprouver après ces appels téléphoniques, nous le laissâmes un jour répondre banalement. Comme à l’habitude il fit allô, allô, rien ! Il raccrocha.
Une heure après, lui qui était déjà une tendance de forme asthmatique, tomba en insuffisance respiratoire, à un point que nous avions presque le téléphone en main pour appeler le Samu, quand le malaise se dissipa de lui-
Les manifestations, se terminèrent un soir par un grand bruit, alors que nous étions quatre à regarder la télévision. Je ne saurais plus vous dire lesquels en dehors de Marie-
A l’exception du soir où Christophe avait fait ce malaise, Marie-
Plusieurs mois passèrent, avant qu’elle n’en parle par hasard à une collègue et amie. Celle-
Début janvier quatre-
Nous y retrouvâmes notre ami Felipe qui passait là-
Etant donné que tout, absolument tout, nous paru tellement agréable et inespéré, je ne sais pas quoi vous dire de plus. Depuis les rencontres avec les attachés d’ambassades et industriels, jusqu’à tous les divers contacts humains que nous eûmes avec la famille et plusieurs amis de Felipe, sans oublier nos voyages aux abords même de l’Amazonie, tout nous attira à y revenir. Nous nous sentîmes véritablement : Chez nous ! Le climat de Maracaibo, là où nous devions normalement nous installer, était certes assez chaud, car cette ville est située au niveau de la mer, mais ce n’était toutefois pas trop éprouvant pour Marie-
J’en profite de la taquiner un peu alors qu’elle ne peut pas me répondre. A Caracas comme à Maracaibo, il y avait de très bons collèges français pour les enfants. La clientèle potentielle, bien que souvent de filiales étrangères, n’était certes pas aussi abondante qu’en France, mais existait du moins en tant que marché potentiel. D’autres contacts de laboratoire français me permettaient par ailleurs d’envisager une bonne ouverture sur Sao-
A notre retour à Evreux, toute la famille sans exception, nous attendait. Chacun se voyait dans l’avion sauf « le petit Nono », comme nous appelions encore Sébastien à l'époque. Il avait vu à la télévision plusieurs accidents d’avion les mois précédents, il n’avait donc aucune confiance dans ce moyen de transport, il était plus raisonnable, il allait se fabriquer des ailes.
Sitôt de retour, je me mis donc en devoir de trouver des industriels, afin de créer un partenariat à l’image de la société que j’avais fait vivre quelques temps. J’étais bien heureux d’habiter non loin de la gare, car nous avions privilégié le budget Venezuela au budget véhicule. Nous marchions donc à pieds, sauf exceptionnellement pour de longs trajets quand maman pouvait me prêter sa voiture.
C’est ainsi que peu après notre retour, nous descendîmes un jour en ville à pieds, et que nous rencontrâmes Nathalie, la petite Nathalie qui faisait parti de ce groupe d’amies, au début de notre vie commune avec Marie-
Quand nous les quittâmes, mon opinion était faite, sur leurs motivations de nous parler de Dieu. C’était elles, qui sans aucun doute, avaient eut des pratiques mauvaises contre nous, et elles éprouvaient le besoin de se justifier.
Un mois passa sans que rien ne se décante quant-
A cette époque pourtant Marie-
Les semaines passèrent et les partenaires industriels tardèrent à répondre. Comme le Bolivar n’était pas une monnaie attrayante pour les spéculateurs, la plus part restèrent indécis. Chacun était bien entendu d’accord de passer par mon intermédiaire pour vendre, d’autant qu’ils n’avaient pas de représentation sur place, mais très peu acceptaient d’investir un tant soit peu par avance. Un seul fut trop tardivement partant pour que je me permette d’attendre plus longtemps. Parallèlement donc à ces contacts, vers le 15 avril 1988, voyant que rien ne semblait devoir se décanter, je commençai de rechercher un emploi salarié par les sempiternelles petites annonces.
Vers la fin avril, peut-
Si je suis honnête, quelques mois plus tôt, quand nous avions commencé d’aller chez cette dame près du Mans, qui nous avait envoyé chez le monseigneur, j’avais bien recommencé de dire des prières. Je me souviens même d’une fois où maman m’avait prêté sa Renault 9 pour aller à Lyon, sur le chemin du retour, soit sur environ cinq cent kilomètres, j’avais tout le long, mais tout le long, récité des « Notre Père » et des « Je vous salue Marie ». C’était, je l’avoue, bien plus par superstition que par croyance, car j’étais toujours convaincu que Dieu n’existait pas, mais Marie, celle du « Je vous salue Marie », du moins la mienne, celle de l’époque, était également selon toutes vraisemblances, une extra terrestre.
Après la visite que nous avions rendue à Dominique, j’avais quand même compris une chose, ce n’était ni l’une ni l’autre qui cherchait à nous faire du mal. D’autre part, Nathalie qui n’était pas encore infirmière, mais faisait parfois quelques petits remplacements à l’hôpital, ne travaillait pas à cette période. Elle disposait donc de toutes ses journées de liberté, et venait de plus en plus fréquemment nous rendre visite. Vu que j’étais presque en permanence à la maison, c’était donc avec moi qu’elle parlait le plus. Pourtant, tout comme j’avais agi à leur égard, pensant d’elles deux beaucoup de mal, de leur côté, elles avaient pris la décision de parler de l’évangile à Marie-
Là, au contraire de leur décision, tout comme je l’avais moi-
Vers le quinze mai, juste une semaine après que « je sus » Nathalie nous invita à un petit déjeuner des « Hommes d’affaire du plein évangile » à Meudon. Les hommes d’affaires, cela me convenait à la rigueur. Ne l’étais-
La veille de ce fameux jour, Nathalie, encore elle, passa nous rendre visite vers dix-
Ce soir là, elle resta dîner avec nous comme de temps à autres, et la conversation continua. Sans doute parce que c’était un vendredi et que personne ne travaillait le lendemain, Marie-
Je pense que c’est lors de cette soirée, qu’elle nous témoigna d’une guérison miraculeuse, dont elle avait été témoin ou dont elle n’avait fait qu’entendre parler, mais peu importe. Une femme de quatre vingt dix ans, atteinte de la maladie de Parkinson, marchait courbée, le corps plié en deux. Les organisateurs de cette rencontre, des gens comme vous et moi, avaient proposé en fin de repas, de prier pour la guérison des malades et cette dame s’était avancée vers eux. Dès le début de leur prière elle était tombée sans se faire mal, et après qu’elle se fut relevée, elle n’était plus voûtée pour regagner sa place. Quelques instants après il me semble, elle était de nouveau retournée vers les mêmes personnes afin toujours qu’ils prient pour elle, était tombée de nouveau sans se faire mal, et s’était relevée sans la maladie de Parkinson. Elle avait alors bu son café devant eux, sans trembler, sans en renverser une goutte...
Je fus éventuellement légèrement sceptique, mais une chose est certaine, ma réflexion fut : « Alors ça ! D’un Dieu comme ça, moi j’en veux bien ! ». Ce ne fut de ma part à ce moment qu’une boutade, un « tu parles, naturellement que d’un Dieu comme cela tout le monde en veut bien », mais j’avais quand même été interpellé. Cela ne s’était pas passé en un lieu précis auquel il était accordé une valeur surnaturelle, n’avait pas été mentionné dans les journaux... Non! Simplement entre amis, entre gens simples, pas besoin de surhommes investis de pouvoirs spéciaux. Des gens comme vous et moi avaient prié Dieu au nom de Jésus, et Dieu avait répondu par un miracle...
Je ne peux pas vous garantir combien de temps je restai alors sur cette réalité perçue de façon banale quant-
On ne me présentait plus là un Dieu mort qui imposait sa volonté avec rudesse, auquel il fallait plaire par des pratiques lassantes et hypocrites, mais au contraire un Dieu agissant. Un Dieu vivant, avec toute l’importance qu’à toujours eu la vie pour moi. Un Dieu qui, aujourd’hui comme hier, faisait encore et toujours des miracles. De celui-
Je crois que lorsque j’acceptai cela, tout alla pourtant très vite en moi, et je réalisai soudain, comme par enchantement que...
Mais réfléchissons un peu comme je le réalisai alors en un instant : Quand bien même Jésus eut été un extra terrestre, comme je l’avais prétendu tant et tant de fois, cela ne faisait en réalité que prouver qu’il savait faire facilement il y a déjà deux mille ans, ce que nous, pour notre part, nous ne savons faire que sur la lune depuis quelques décennies et que pour ma part je ne sais pas encore faire du tout. Alors, s’il était venu d’une autre planète nous enseigner les préceptes à suivre, combien plus nous devrions lui faire confiance, vu son avance sur nous !
Quand je réalisai cela, en un instant je mesurai alors toute mon absurdité, toute mon incrédulité et prononçai en même temps avec joie cette courte phrase à l’attention de Nathalie : « Mais oui ! Tu as raison ! Peu importe qui ait pu être Jésus ; qu'il ait été un homme ou un extraterrestre, ce qui est important : C'est de suivre ses préceptes.»
Je ne faisais alors que parler, seulement comprendre intellectuellement une chose bien évidemment nouvelle, comme j’avais parfois compris des problèmes de maths ou compris un fait de l’histoire de France.
J’étais assis là dans ce grand canapé, Marie-
J’étais entrain de vivre ce qui est Bibliquement appelé « Le Baptême dans le Saint-
Je n’en connaissais pas encore l’existence et je n’en avais encore moins la compréhension, mais Dieu me le donna, Jésus me le donna, parce que j’étais d’accord de suivre ses préceptes. Moi l’impie, moi qui était allé jusqu’à prostituer mon corps, qui avait renié Dieu lui-
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